Drarroen, Seigneur N3M3SIS

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Journal de l'Humain Gladius,
Soldat d'un Ancien Seigneur N3M3SIS, et Geoelier en chef.

Citation :: Hier, le Palais Sombre était en joie. Notre ancien Seigneur et Maître avait été jugé coupable de Haute Trahison par la Déesse Visara, et sa cour (Bénit soit-elle)... Du moins, est ce là la version officielle des faits, mais je pense, qu'en réalité, le Seigneur a été arrêté et envoyé à la Mort à cause des expériences qu'il menait au fond de ces geoles...
quoiqu'il en soit, la Fête avait battut son plein jusque tôt ce matin ! Tout le monde s'était d'ailleurs donner à nouveau rendez vous plus tard dans la matinée, afin que la fête continue...
Malheureusement, elle n'eut pas lieu.

Tôt ce matin, un messager de Son Excellence Visara nous a été envoyé.
La Déesse nous informait qu'un nouveau Seigneur N3M3SIS avait été désigné pour régner sur les Terres où nous vivions, ainsi que sur le Palais. Désormais, tout serai sous le contrôle de ce Seigneur, comme c'était le cas il y a encore quelque jour... Seul le Tyran changeait.
On aurait dit que tout le monde avait été passé sous une douche froide.
En ville, tout le monde se mettait à nettoyer les rues, afin qu'à son arrivé, le Seigneur ne se doute pas de ce qu'il s'était passé.
Heureusement pour nous, trop occupés à festoyer, nous n'avions pas toucher au Palais...
Si tel avait été le cas, beaucoup d'entre nous auraient été sévèrement puni, moi y compris...

Quoiqu'il en soit, maintenant, on ne peut plus espérer qu'une chose : que les Rues aient été nettoyé avant l'arrivée imminente du Seigneur N3M3SIS...

Citation :: 10 heures : Je suis allé faire un tour pour le travail en ville... Toute la bonne humeur d'hier soir c'est envolée, et plus personne ne sourit.
On dirait que la Peste est entrée en ville, et qu'un nombre incroyable de personnes avaient péris en quelques heures...

Beaucoup pensent comme moi : Le nouveau Seigneur sera pire que l'Ancien, et nous devons nous attendre au pire...

Citation :: 16 heures : Un de mes subaltèrne est venu m'annoncer que le nouveau Seigneur venait d'arriver au Palais.
Il parrait qu'il est bien plus grand et mastoc que le précédent... Ce qui, entre nous, n'annonce rien de bon.
Il porterai une magnifique épée au coté droit, et sur le fourreau il y aurait été filé en fils d'argent les lettres : "D-R-A-R-R-O-E-N"

J'ignore ce que ça signifie, tout comme Martin.
Ce dernier dit que le Seigneur à plus de muscle qu'à nous deux réunis... ce qui me parrait impossible... et que ses cheveux sont dréssés sur le sommet de son crâne, formant une crête comme celle des Coq...

En entrant en ville, il aurait sourit aimablement aux habitants (Ce qui d'après moi annonce de nombreux problèmes à venir...) et qu'il n'était accompagné que d'une cinquantaine de suivant. On ignore qui ils sont, et ce qu'ils sont.
Ils portaient, toujours d'après Martin, des longs manteaux et leur capuche était relevée, chachant entièrement leur visage...

Je vais devoir arrêter là mes écritures.
Le Seigneur N3M3SIS m'ordonne de lui faire parvenir la totalité des Registres de la Prison, dont les occupants des cellules sont encore vivant... Ca veut dire que je dois laisser de coté les cellules où les occupants n'existent plus ?
Où est ce qu'il veut en venir ce fils...
Quoi qu'il en soit, je n'ai qu'une heure devant moi.
Je continuerai de relater les faits plus tard...

extrait daté du 4° jour de l'an I

*

24 heures après que le Seigneur N3M3SIS ait reçut les Registres.

*

Dès que j'ai du temps, je fais la suite...
Demain matin, sur

Drarroen s’avançait le long des couloirs.
Cela faisait à peine plus de 24heures qu’il était arrivé en ces lieux, et il les détestait déjà.
Comment quelqu’un pouvait-il vivre ici ?
Certes, la vengeance sur les Humains était primordiale… Mais de là à vivre dans un tel lieu…
Des têtes, des crânes, et des peaux d’humains ou d’animaux étaient piqués un peu partout sur les murs.
En certains lieux, des corps complets d’humains étaient empaillés et cloués au mur. On pouvait encore voir le sang qui avait coulé lorsqu’on les avait cloué sur les murs, et Drarroen entendait sans le moindre problème les voix de ces créatures sans importances hurlant à la mort, tandis qu’elles se vidaient lentement de leur sang…
Il détestait ça, et pourtant, il était Maître en matière de torture… Mais le fait de voir des cadavres entiers utilisés comme des décorations le révoltait malgré lui…
De plus, les murs avaient été peint en noir. Il le savait car dans la nuit, il avait explosé de rage en lisant les motifs de certaines exécutions, et avait détruit le mur du salon dans lequel il lisait.
Les esclaves qui se trouvaient dans la pièce s’étaient fait tout petit, craignant d’une quelconque sanction qui ne vint pas.
En se rapprochant du pan de mur détruit, Drarroen avait vu que les pierres étaient en réalité blanches, et qu’une énorme couche de peinture avaient été appliquée dessus afin de cacher cette couleur.
Drarroen avait alors donné l’ordre que cette peinture soit enlevée.
Il faudrait plusieurs semaines avant que tout le Palais Sombre ne redevienne un Palais Lumineux, mais des priorités avaient été fixé, et Drarroen ne tarderai pas à vivre dans une chambre claire.
Dès qu’il aurait fini de donner les ordres, il ferait enlever toutes ces cochonneries collées aux murs, et irait en acheter des nouvelles au Marché.
En passant, il avait remarqué l’une ou l’autre étale qui proposait de belles œuvres. Il ne pensait pas avoir besoin d’en acheter pour embellir le Palais, mais cette idée fut rapidement corrompu.

Le bruit d’une lourde porte qu’on ouvrait fit sortir le Seigneur N3M3SIS de sa rêverie. Il se dirigeait vers les cachots, et avait des envies de meurtres…

*

Le Capitaine Gladius était assis à son bureau qui n’était en réalité qu’une simple table en bois grossièrement taillé.
Il travaillait dans une petite salle où des étagères étaient collées contre le mur. Chacune d’elles possédaient un grand nombre de registre concernant les prisonniers qui étaient passés par ses geôles, et dont rares en étaient ressortis vivants.
Gladius était fier de son travail. Il était le premier Geôlier qui tenait les Registres en règles. Même si personne n’était intéressé par eux, il se faisait un devoir de les tenir, au moins pour les innocents qui passaient par ses geôles et qui n’en ressortaient pas.
Le bureau de ses subordonnés était derrière la porte de son bureau, qui était elle même a l’opposé de la porte menant aux Geôles.
Gladius écrivait dans son journal, lorsque l’un de ses subordonné parla plus fort qu’à l’habitude.
Avant qu’il ne finisse sa phrase, il y eu un moment de vacarme où une table, à en juger par le bruit, craqua sous un choc soudain.
Gladius ignorait se qu’il se passait, mais il se leva, sortit son arme, et attendit. Qui que ce fût, il ne le laisserai pas continuer son chemin.
Ses ordres étaient formels.
La porte s’ouvrit à la volée, et deux femmes pénétrèrent dans le bureau, avant de se mettre chacune d’un coté de la porte.
Grandes et minces, elles étaient très belles, et de proportions parfaites. Une tenue en cuir moulante une-pièce leur servait à la fois de pantalon et de chemise.
Sous le cuir, on pouvait imaginer une peau douce.
La première, un peu plus grande que l’autre, avaient des cheveux blonds qui cascadait jusqu’au bas de ses reins. Son visage avait la peau blanche et elle avait des yeux verts qui semblaient pouvoir voir à travers les murs.
Comme le cuir leur collait à la peau, Gladius eut l’impression que la femme était nue, ses seins ni trop grands, ni trop petits lui faisant signe de les rejoindre, et le sang lui monta au visage, le rendant aussi rouge qu’une tomate.
Comme sa collègue, elle avait les yeux verts, mais ses cheveux d’un noir de jais étaient coupé courts et redressé à l’arrière de sa nuque, ce qui lui donnait un air quelque peu apeurant.
Derrière elles, un homme de grande taille pénétra dans la salle.
Ses yeux bleus où dansaient des éclairs jaunes étaient emplis d’une rage nocive, qui donnait l’impression au Capitaine de brûler sur place.
Il correspondait en tout point à la description qu’il avait reçu du nouveau Seigneur N3M3SIS.
L’épée au côté droit, il était vêtu d’une simple chemise blanche, et d’un pantalon noir.
Mais son visage ne présentait aucun sourire, et faisait même froid dans le dos.
Même Gladius avait des sueurs froides, alors qu’au cours de sa carrière, il en avait vu des biens pires que celle là. Ce Seigneur était une montagne de muscles, et au moindre geste menaçant, le Capitaine finirai écrasé face contre le mur.
Sans se préoccuper de l’épée que le Capitaine tendait vers lui, menaçant, il lui demanda :

- Es-tu le Capitaine Gladius, responsable des Geôles de cette prison ?

Malgré son visage à faire peur, sa voix était grave et mélodieuse, mettant le Capitaine quelque peu en confiance.
S’avisant qu’il avait toujours son épée en main, et qu’il en menaçait le nouveau Seigneur, il la remit dans son fourreau, l’air ridicule, avant de se frapper le cœur du poing, et de dire :

- Oui Seigneur ! C’est moi !

Drarroen sembla quelque peu surpris par ce protocole, mais s’en remit rapidement, et continua :

- Tout d’abord, je te remercie pour les Registres que tu as si soigneusement tenu. (Le Capitaine hocha la tête, signifiant que c’était normal.) J’ai entendu dire que vous étiez Général, avant de devenir Capitaine et Responsable de cette prison. Que c’est-il passé ?
- C’est un choix personnel, Seigneur ! Durant de nombreuses années, je me suis battu auprès de mes hommes, offrant de nouvelles terres et de nouvelles conquêtes à mon Seigneur et Maître. Vous savez, la Guerre ne l’intéressait pas… Il avait des… centres d’intérêts différents…
- Tel que la torture, dit froidement Drarroen. (Gladius déglutit difficilement, avant d’hocher la tête.) Continue.
- Le Seigneur qui vous a précédé ne s’intéressait guère à tout ça, mais il aimait à savoir que son territoire grandissait. Je devais être l’un des rares militaire que le Seigneur acceptait de voir. Lorsque je voulu quitter les champs de bataille, il accepta sans condition, et m’offrit ce poste à la prison, que j’accepta sans condition.
C’était un poste tranquille vous comprenez ? Malheureusement, j’ai vite regretté ce choix… Les « Séances » du Précédent Seigneur…

Gladius laissa sa phrase en suspend, que le nouveau Seigneur N3M3SIS imagine par lui même…

- A combien s’élèvent nos effectifs actuels ?
Le Capitaine parut surpris, et répondit :
- Je suis le dernier militaire, Seigneur. (Ce fut au tour de Drarroen d’être surpris) Peut après mon départ, le Seigneur a donné l’ordre à une compagnie d’abattre une communauté. Cette dernière a refusé, et déserté sur le champ.
Après ça, le Seigneur a dissout l’armée, ne gardant que moi et mes subordonnés. Certains anciens soldats ont rejoins les déserteurs, et ils font à l'heure actuelle quelques attentats…
- Je vois… Je viens voir le locataire de la cellule numéro 00.00.01

Le Capitaine perdit le peu de couleur qu’il avait.

- La… La Cellule de Haute Sécurité ? balbutia le Capitaine. (Il connaissait bien la résidente. Il s’agissait d’une ancienne lieutenant qui avait servit sous ses ordres durant de nombreuses années. Le précédent Seigneur l’avait capturée elle ainsi que deux autres soldats qui avaient désertés. Il avait voulu commencer par la torturer elle, mais le Capitaine avait réussi à faire changer d’avis le Seigneur, en disant que les deux hommes qui l’accompagnaient avaient sûrement de quelconques informations à lui fournir. Bien entendu, ils n’en avaient pas, et très rapidement ils avaient fini par succomber. Fort heureusement, la résidente de la Cellule n’avait eu qu’à passer une demi journée en compagnie du Seigneur du Palais avant que celui-ci ne soit obligé de quitter ce dernier pour ne plus jamais y revenir)
- Ca m’est égal de savoir quel est son niveau de sécurité. Est-ce que la Résidente est toujours en vie ?

Le Capitaine ne répondit pas, ce qui entraîna la seconde question du Seigneur N3M3SIS Drarroen qui commençait sérieusement à s’énerver :

- Quels étaient vos ordres à son sujet ?
- … Je ne devais lui fournir ni nourriture, ni eau.
- Avez-vous obéis à ces Ordres ?
- Bien sûr ! répondit le Capitaine, indigné.
- MENSONGE ! hurla Drarroen, dont la voix était soudain devenu malfaisante et terrifiante.

La femme aux cheveux noirs, qui avait senti que l’humeur de son maître commençait à devenir maussades avait enfilé ses gants métallique.
Lorsque son Maître hurla, elle s’avança rapidement, dans l’intention de faire dire la vérité au Capitaine qui se permettait de mentir de la sorte au Seigneur Drarroen.
A peine avait-elle fait un pas que le Seigneur lui avait posé une main délicate sur le ventre, lui interdisant ainsi de s’avancer d’avantage.
L’autre femme s’était placée derrière le Seigneur Drarroen et l’enlaçait, lui chuchotant à l’oreille des mots doux pour qu’il se calme, tout en lui en léchant le lobe.
Pour la remercier de son soutient, Drarroen posa sa main sur la sienne, la serrant avec délicatesse.

De son côté, le Capitaine était plus pâle que la mort elle même.

- Capitaine, reprit le Seigneur d’une voix redevenue douce, qu’avez vous fait à cette femme ?!
- Vous savez, ce n’est pas une mauvaise personne. Je le sais, elle a servit sous mes ordres pendant plusieurs années, mais…
- Je ne vous demande pas ce qu’elle est ! Je vous demande juste de me dire ce que vous lui avez fait subir durant l’absence de mon prédécesseur !
- Rien du tout ! Je vous le jure ! C’est juste que je ne pouvais me résoudre à la laisser mourir de faim, donc tous les jours, je lui ai apporté trois repas, et l’ai aidé a manger…
- Bien… Bien… Menez moi à elle je vous prie, Capitaine.
- Qu’avez vous l’intention de…

Le Capitaine ne termina pas sa phrase. Son regard venait de croiser celui des deux femmes, qui lui faisaient bien comprendre que s’il continuait sur cette voie, elles s’occuperaient elles même de son cas, et qu’il n’en ressortirai pas indemne…

Immédiatement, le Capitaine tourna les talons et ouvrit la porte qui menait au premier niveau de la Prison.
Ils auraient au total 23 niveaux à passer avant d’atteindre le niveau de Haute Sécurité où était séquestrée la femme…

Le Capitaine Gladius tira une lourde porte en fer qui ne possédait aucune ouverture quelconque.
Elle menait à un petit sas, et une deuxième porte, plus lourde encore que la première, protégeait l'entrée de la cellule.
Gladius entra quelques codes, puis utilisa trois clés différentes de son trousseau avant de tirer la porte.

Une obscurité telle que seul en Enfer on pouvait en trouver régnait dans cette pièce. Drarroen fit signe à l'une de ses Messagères de la Mort de chercher des torches. Elle s'exécuta sur le champ, et ramena deux torches qu'elle accrocha aux murs.
La pièce faisait à peine trois mètres sur deux, et des rats, affolés par la lumière, couinaient et bougeaient en tous sens.
Exaspérer, Drarroen fit jaillir ses "tentacules". Il y eut un dernier cri aigu, puis le silence tomba, en même temps que les morceaux de la chemise que le Seigneur N3M3SIS venait de détruire en même temps que les rats.
Le peu de couleur qu'avait reprit le militaire avait à nouveau disparût.

La prisonnière était reclus au fond de sa cellule. Les bras autour des jambes qu'elle avait ramenées contre son torse. Bien qu'une certaine crainte l'habitait, surtout du fait qu'elle était ébloui par la lumière, et qu'il lui faudrai encore un peu de temps pour s'y habituer, elle gardait une certaine fierté dans son malheur.

La Haine qu'éprouvait Drarroen pour le précédent Seigneur grandit encore.
Bien qu'il n'avait pas eut le temps de lui arracher ongles et peau, il avait cassé une à une chacune des phalanges des mains de la prisonnière. Les pieds de la femme étaient tordus dans des angles inhumains, ainsi que le genou gauche, qui formait un angle de 45° vers l'avant...

Drarroen se retourna vers ses Messagères de la Mort, et dit dans une langue que ni le Capitaine, ni la Prisonnière ne comprenait (il s'agissait de la langue Angélique oubliée depuis des millénaires) :

- Espérance, A ce nom, l'air de la salle sembla se réchauffer. Il continua dans cette langue mélodieuse : je veux que tu ailles faire préparer un bain pour cette femme. Qu'il soit prêt dans les minutes qui suivent. Je ne vais pas tarder à te rejoindre.
- Bien Seigneur. Dans quelle salle de bain souhaitez vous qu'il soit préparé ?
- Dans ma salle de bain personnelle.

La messagère de la Mort parut quelque peu surpris, mais ne répliqua pas, et partie sur le champ appliquer ses ordres.
La crainte de la prisonnière avait quelque peu baissé lorsqu'elle avait entendu la voix grave, mélodieuse et rassurante du Seigneur Drarroen, mais le fait qu'il parle dans une langue inconnue l'effrayait plus que le changement de voix l'avait rassurée.

En attendant que la prisonnière s'accommode à la lumière, Drarroen s'assit sur des tentacules qu'il avait fait sortir de son dos.
Le Capitaine et la Messagère restèrent debout, sans dire un bruit.

- Me vois-tu distinctement, à présent ? lui demanda Drarroen.
La femme acquiesça, et il reprit :
Je suis le nouveau Seigneur N3M3SIS de ce Palais. Mon nom est Drarroen. Tu n'as nul besoin de passer par les grades pour me parler. Appelles moi simplement "Drarroen", et n'hésites pas à me tutoyer.
La femme parût surprise, mais resta sur ses gardes. Il ne fallait pas faire confiance à un Seigneur N3M3SIS...

Mon garde du corps avec laquelle j'ai parlé toute à l'heure est allée te préparer un bain. Mais avant que tu ne le prennes, je voudrai te soigner.
Il fit signe aux deux soldats de quitter la cellule et de fermer les deux portes derrières eux, en laissant la première entre bailler afin de l'entendre s'il appelait.
Ils devraient revenir dans une trentaine de minute s'il n'avait rien dit.

Lorsqu'ils furent dehors, et que les portes furent closes, il dit :

- Si tu le désires, grâce à mes pouvoirs, je pourrai limiter, voire faire complètement disparaître la douleur. Mais dans les deux cas, la Magie réduira l'effet de la guérison, et plus jamais tu ne pourras utiliser tes mains et tes jambes correctement...
- Pourquoi souhaitez-vous m'aider ? Je suis votre ennemi !
- C'est faux. Tu as déserté pour tes convictions. Si j'avais été à ta place, j'aurai fait de même.
Tu n'es pas mon ennemie. Tu es l'ennemi du précédent Seigneur N3M3SIS que je n'ai jamais connus, mais dont je sais assez de chose pour le haïr et le voir souffrir en Enfer.
- Qui me dit que vous dites la vérité ?
- Absolument personne. Mais tu n'as qu'a demander, et dans la mesure du possible, je ferai en sorte que tu l'obtiennes.
- Seriez-vous prêt à me donner votre arme, me jurer sur votre Âme que plus aucun mal ne me sera fait, et que je serai sous votre entière protection, et ce jusqu'à ce que je décide de la quitter ?
Drarroen se leva et ôta sa ceinture. D'un pas léger, il s'avança, déposa sa lame aux pieds de la prisonnière, puis se rassit, et dit :
- Bien que je sois un Ange, mon Âme ne vaut plus grand chose. Je fais à présent partit des N3M3SIS, et n'hésites pas à tuer des Humains qui se mettent sur mon chemin.
Néanmoins, si tu l'acceptes, je prête serment sur la Vie des deux Déesses que j'ai juré de protéger au péril de ma vie de t'offrir la protection que tu demandes, et que plus aucun mal ne te seras fais, chose que d'ailleurs j'avais l'intention de t'offrir...
Mais de ton côté, es-tu prête à accepter mon aide, et à me tutoyer ?

La femme était surprise. Elle ne s'attendait pas à ce que l'homme accéderait à sa requête. Elle pensait que tout cela n'était que du bluff. Mais le fait que le N3M3SIS prêtait serment sur la vie des Déesses que chaque N3M3SIS se devait de protéger prouvait que ce Seigneur était sincère...

- Très bien... J'accepte vot... ton aide. Mais n'utilises pas la Magie. Je ne souhaite pas être mêlée à ça. Puis je veux surtout pouvoir utiliser mes membres comme avant...

Drarroen acquiesça, puis se leva.
Prenant la première main que lui tendait la femme, il la prévint que ce serait douloureux... Alors qu'elle acquiesçait, Drarroen, qui avait posé le genou gauche à terre, remit d'un coup sec le poignet en place.
Ce fut immédiat, terrible. La douleur traversa tout le corps de la femme. Son dos se cabra, sa tête partant en arrière. Un cri qu'elle ne reconnut pas, mais qu'elle savait jaillir de sa gorge résonnait contre les murs du cachot. Des larmes coulaient sur ses joues.

Lorsqu'elle parvint à se calmer elle, ainsi que le flot de douleur, elle regarda pour la première fois le Seigneur N3M3SIS dans les yeux, et fut choquée.
Ses yeux, d'un bleu pur et où des éclairs dansaient follement, étaient emplis de larmes.
Son regard était triste, et animé d'une haine sans nom qu'elle devinait être retournée contre son tortionnaire...
Désolée d'avoir eu une telle vision, elle baissa le regard, et demanda à ce qu'il continue.

Une à une, Drarroen remit en place par des coups secs et précis les phalanges de la prisonnière, qui se tordait de douleur à chaque nouveau choc.
Alors qu'il avait fini de remettre l'auriculaire, l'annulaire et le majeur en place, la femme demanda à Drarroen d'aller plus vite, plutôt que d'attendre que la douleur ne s'atténue.

Il ne répondit pas, mais fit comme elle l'avait demandé, et fini rapidement de remettre la main de la prisonnière en place.
Cette dernière n'avait pas pensée que la douleur puisse augmenter, mais ce fût le cas. Si elle l'avait pu, elle aurait mit fin à ses jours...
Mais elle avait fait un choix : Vivre, et ne pas utiliser la Magie pour contrer la douleur, et elle tenait à ne pas faillir...

Drarroen venait de remettre en place le pouce de l'autre main de la femme. Il avait rapidement remis les phalanges en place, ce dont la femme le remerciait intérieurement.
De sa main déjà "guérie", elle serrait la chemise du Seigneur N3M3SIS, sa tête enfuie dans son torse. Du sang perlait de la blessure que le femme avait fait à Drarroen en s'y accrochant telle une furie, mais il ne s'en plaignit pas.
Il la prit délicatement dans ses bras, et lui offrit un baiser réconfortant sur le front.

Quand les sanglots de la prisonnière se calmèrent, Drarroen lui demanda de sa voix dont la mélodie avait changée, laissant place à un son plein de chagrin :

- Souhaites-tu faire une pause ? Nous pouvons attendre quelques temps encore avant de poursuivre, ça ne presse pas...
- Non. Non, s'il te plaît. Continue, remets mes pieds et mes jambes en place, et quoi qu'il arrive, quoi que je dise, ne t'arrêtes plus avant que ce ne soit terminer, sans utiliser une once de Magie. Considère ça comme étant une nouvelle requête de ma part...
- Si c'est ce que tu veux...

La femme garda son visage enfoui dans le torse musclé de Drarroen, puis recula, lâcha dans le même geste son Seigneur.
Elle n'avait pas eut le courage de croiser à nouveau le regard du Seigneur N3M3SIS, mais elle savait que des larmes coulaient sur ses belles joues.

Drarroen se leva, pour se remettre à genou aux pieds de la femme. Il lui prit la jambe avec délicatesse... Puis sans crier gars, il le remit en place d'un geste brusque.
La femme hurla à nouveau. Ses muscles se contractèrent. Son dos se cambra. Ses mains tapèrent violemment sur le sol. La douleur la traversa de toutes part.

Rapidement, Drarroen se déplaca aux pieds de la femme, et commença son oeuvre.
A chaque remise en place des orteils, la prisonnière hurlait plus fort, et Drarroen cru qu'une éternité s'était écoulée lorsqu'il eut enfin fini de remettre les pieds de la femme en état normal, alors que seulement une dixaine de minutes, et bien moins encore, s'étaient en réalité écoulées...

Il se mit à coté d'elle, et la laissa s'appuyer sur sa poitrine. De sa main, elle serra au plus fort la chemise du Seigneur, qui lui caressait ses cheveux sales pour la consoler...

Lorsqu'elle se fut calmée, il lui proposa de la prendre pour la mener à ses appartements.
La femme ne pouvait pas bouger, elle le savait, mais le fait de lui laisser le choix était important pour elle.

Sans hésiter, elle accepta.
Délicatement, il passa un bras sous ses genoux, et derrière son dos. L'ancienne prisonnière enlaça le cou du Seigneur.
Alors qu'ils sortaient, elle se dit qu'il fallait qu'il le sache de sa bouche :

- Seigneur Drarroen, je voulais que vous le sachiez : je m'appelle Elésméra.
- Je suis heureux de faire ta connaissance, dit il dans un sourire.

Ils entrèrent dans le sas, et Drarroen frappa violemment la porte avec ses tentacules, qui vola en éclat. Il souhaitait oublier les mauvais souvenirs ; les siens, ceux du passés, du présent, ainsi que ceux d'Elésméra.

Lorsqu'ils passèrent par le trou béant, et déboulèrent dans le couloir, la Messagère qu'il avait envoyé été de retour, et elles attendaient toutes deux les ordres.
Le Capitaine, quant à lui était plus pale que la Mort en personne. Non pas parce que son Seigneur avait réduit à l'état de miette une porte qu'il avait un mal fou à faire bouger, et que plus de cinq hommes étaient nécessaire pour la déplacer autrement que sur ses gonds, mais par les cris qu'Elésméra avait poussée, et que malgré les portes, il avait entendu.

Colère, dit le Seigneur Drarroen, veux-tu aller chercher l'arme de cette femme dans la cellule, et la ramener, s'il te plaît, jusqu'à mes appartements ?

Les Messagères de la Mort, ainsi que le Capitaine parurent surprises, mais elles ne posèrent pas de question, et obéirent.

- Le bain de ma Dame est-il prêt ?
- Oui Seigneur.
- Bien... Capitaine ?
- Messire ?
- Je vous remercie de votre aide. Dame Elesmera est désormais sous ma protection. Veuillez la rayer des Registres, et lui mettre la notation de "non-coupable".
Pour tous les autres prisonniers actuellement retenus ici, leur châtiment est mérité. Dans mon Domaine, je n'accepte aucune sorte de violence, et surtout pas le meurtre et le viol...
- Bien messire, il en sera fait selon vos désires...
- Je l'espère... Ah ! oui, une dernière chose : le salut a désormais changé. Après vous être frappé du poing le coeur, ouvrez votre main, en tendant la paume vers l'avant.
Faites le savoir aux hommes.
- Bien Seigneur !

Quand la Messagère fut sortie, l'arme en main, Drarroen, Elésméra toujours dans ses bras, le visage collé contre son torse, et ses bras enlaçant son cou puissant, s'avança.

Ils traversèrent le bureau du Capitaine, qui y resta, et se dirigèrent vers la suite du Seigneur.

Lorsqu'ils y arrivèrent, ils firent l'heureuse découverte des murs de la suite qui avaient perdus leur couleur noire, laissant place à un blanc rayonnant. Un doux parfum de fleurs flottaient dans l'air.

Drarroen demanda à Espérance de s'occuper d'Elésméra, de la dévêtir, et de la mettre au bain.
Sans discuter, la Messagère obéit, tandis qu'il allait dans sa chambre se dévêtir lui même, et enrouler une serviette autour de sa taille : il souhaitait s'occuper lui-même d'Elésmera, et il le ferai...

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