Le Noël d'un vampire

Interessé Nombre de messages : 41 Date d'inscription : 07/12/2007

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De gros flocons blancs tombent lourdement sur les champs déjà entièrement recouvert de neige, Wrath est seul, comme toujours. Mais sa solitude lui pèse en cette nuit un peu spécial... C'est la nuit de Noël, une nuit différente de toutes les autres, une nuit magique et l'âme humaine qui habite le vampire souffre, il n'a pas mérité cette non-vie éternelle d'errance, de destruction. Lui, petit poète du roi voilà plusieurs siècles qu'une simple morsure l'a transformé en une bête sans coeur. Amoureux de l'art il était, la beauté en général le transcendait, désormais immortel clochard incapable de ressentir la moindre émotions. Cette cage charnelle retient son âme si douce dans l'animal assoiffé. Le sang devient sa seule obsession.

Il se cache du regard des humains, ceux-ci fuiraient et hurlerait à la vue de sa peau translucide. Son coeur quant à lui ne bat plus, il ne peut plus ressentir les pulsations chaudes lorsque l'excitation vous transporte à l'écoute d'un troubadour, d'un poète, à la vue d'une toile, d'un paysage rien de tout cela plus rien, le vide ... Une véritable torture pour l'artiste vivant là, de l'intérieur il entend, voit mais ne ressent pas il voudrait mourir seulement la bête dirige et la bête veut vivre ou plutôt survivre.

Il rode de nuit, ses yeux tentant d'apercevoir sa futur victime, innocente comme toutes les autres mais le monstre a soif ... Plus rien d'autre ne compte, le poète a beau hurler de l'intérieur rien n'y fait, la lune se reflète a présent dans le blanc de ses crocs, il renifle, flair sa proie. Sa bouche entre ouverte laisse échapper un nuage de fumée chaud, l'odeur de la chair monte à ses narines amplifiant l'excitation. Le sang froid qui coule dans ses veines se réchauffe, il boue a présent irriguant tous ses muscles pourtant morts. Ses sens se décuplent chaque craquement est interprété, les deux globes rouges qui définissent ses yeux scrutent le noir. Il court telle une ombre annonciatrice de mort, jusqu'à apercevoir la bonne victime.

Un homme dans le jardin de sa maison, il est parfait, plus rien ne compte l'excitation est à son comble, un seul but se nourrir. L'âme prisonnière tente de ne pas voir mais il est le spectateur de sa propre déchéance, le prédateur s'approche doucement il décortique chaque mouvement pour prévoir la réaction de cette proie de choix.
Il s'avance dans la lumière blanchâtre de la lune, laissant briller ses deux canines, l'homme se fige devant l'horreur. Il est tétanisé, Wrath bondit, à la seconde qui suit il est à terre gisant dans une marre de sang. La neige devient rouge, le vampire se nourrit ...

La porte de la maison claque, une voie d'enfant brise le silence

"Papa, papa ! Il est passé les cadeaux sont là, vient vite !"

Le monstre lève la tête, l'enfant est là, sur le palier éclairé par la lumière du salon, au fond on aperçoit un sapin et une femme. Le regard de Wrath croise celui du gamin, l'instant parait duré une éternité, des yeux rouges du vampire commence à perler des larmes. Il ne sait plus qui il est, l'artiste ou la bête, tout deux pleurent avachit dans la neige, doucement les larmes viennent éclaircir la couleur de cette neige rouge.

Mais cela ne changera rien ce soir, une fois de plus, il a brisé des vies ...